Tendances pour 2025 et par la suite : Intégration à la suite de fusions et d’acquisitions

Évaluez-vous bien les risques qui pourraient réduire à néant la plus-value attendue d’une fusion ou d’une acquisition? Mettez-vous en place des mesures d’atténuation adéquates?

Envisagez-vous une fusion ou une acquisition? La croissance et l’accès à de nouveaux marchés qui peuvent en résulter sont enthousiasmants. Or, l’intégration de deux entreprises présente des risques cachés qui peuvent faire achopper la plus prometteuse des transactions. À l’aube de 2025, les fusions et acquisitions présentent de nouveaux risques dont il faut être conscient.

Pensons par exemple au resserrement de la réglementation fédérale et provinciale régissant l’investissement étranger, particulièrement celui visant les minéraux, les infrastructures, la fabrication, les données personnelles et les technologies de pointe.

Les entreprises doivent aussi porter attention à la sombre question du travail forcé et du travail des enfants, conformément à la nouvelle loi canadienne sur cet enjeu, surtout dans le cadre d’une fusion ou d’une acquisition. Cette intensification des contrôles pourrait occasionner des retards et imposer de nouvelles exigences de conformité. Les organisations doivent bien comprendre les règles et les règlements en vigueur afin d’éviter de coûteux revers. Il faut déterminer dans le cadre d’une vérification diligente si l’entreprise visée par la fusion ou l’acquisition est impliquée dans du travail forcé et du travail d’enfants, afin de prendre en compte tous les risques d’imputabilité.

Les campagnes menées par des activistes militants gagnent en popularité au Canada et prennent pour cible les fusions et les acquisitions. Elles peuvent s’avérer délicates et contraindre une entreprise à répondre aux inquiétudes des parties prenantes et parfois même à modifier les modalités d’une transaction pour qu’elle soit approuvée. Il est essentiel d’avoir une stratégie bien établie pour gérer ce type de perturbation.

Les facteurs ESG exercent une influence grandissante sur les fusions et les acquisitions. De nos jours, les organisations doivent prendre ces facteurs au sérieux, afficher des progrès manifestes dans l’atteinte d’objectifs ESG et s’efforcer de respecter les attentes de leurs parties prenantes à cet égard. Ne faites pas l’acquisition d’une entreprise qui vous empêchera d’atteindre une de vos cibles ESG (p. ex., la carboneutralité) à la date promise. Pour qu’une fusion ou une acquisition soit une réussite durable, vous devez savoir comment l’organisation visée s’intégrera à votre stratégie ESG.

Intégration des technologies et gestion des différences culturelles

Les technologies que vous adoptez, surtout celles qui touchent l’intelligence artificielle, la cybersécurité et la confidentialité des données, doivent être sûres et compatibles avec vos infrastructures actuelles. Pendant l’intégration d’une nouvelle technologie, il est d’une importance capitale de protéger les informations sensibles et d’empêcher que des incidents se produisent.

Les transactions transfrontalières apportent leur propre série de défis. Assurez-vous de procéder à des vérifications rigoureuses pour éviter des poursuites coûteuses ou des amendes salées. Par exemple, si vous faites l’acquisition d’une entreprise ayant versé des pots-de-vin à des fonctionnaires, vous pourriez être impliqué dans une infraction à la Foreign Corrupt Practices Act. Bien comprendre le cadre juridique des pays où vous faites affaire peut vous éviter d’importants désagréments.

Outre ses grandes préoccupations, certains risques propres à l’intégration peuvent entraver une fusion ou une acquisition. Les conflits entre les cultures d’entreprises qui s’unissent peuvent nuire à l’attente d’objectifs stratégiques. L’intégration des systèmes et des procédés peut prendre du temps et coûter cher. La démission d’employés clés causée par un climat d’incertitude ou un mécontentement avec les dirigeants ou la culture de l’acquéreur peut s’avérer être une coûteuse perte de talents et de connaissances.

Le monde des fusions et acquisitions est plus complexe que jamais. Les risques auxquels une entreprise doit faire face sont beaucoup plus importants et variés que par le passé. Pour surmonter ces défis avec brio, il faut mener une vérification diligente, évaluer les risques, assurer une communication claire et faire une planification minutieuse.

Et ce n’est pas tout! Voici d’autres risques à ne pas négliger...

• Réglementation et lois antitrust
• Trafic d’influence et corruption
• Réactions négatives de clients, de partenaires et de fournisseurs
• Atteinte à la réputation
• Cadre juridique, éthique et conformité

Quelques questions à se poser :

• Faites-vous l’acquisition d’une entreprise qui a écopé d’une amende pour corruption, éprouve des problèmes de cybersécurité ou s’est dotée d’une culture qui ne cadre pas avec la vôtre?
• Pouvez-vous faire appel à des spécialistes capables d’évaluer les risques d’une fusion ou d’une acquisition, surtout si l’entreprise visée exerce ses activités à l’étranger?
• Si vous décidez d’aller de l’avant avec une fusion ou une acquisition, avez-vous élaboré un plan pour atténuer les risques auxquels vous expose l’entreprise visée par la transaction?

Les signaux d’alarme :

• Problèmes ESG, de fraude ou de corruption liés à une fusion ou une acquisition
• Données incorrectes ou incompatibles
• Moral des employés affaibli et incompatibilité des cultures d’entreprise
• Perte de clients ou de fournisseurs externes