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Risque d’assurance : le diable se cache dans les détails

Risque d’assurance : le diable se cache dans les détails

Résumé
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Dans un secteur en pleine mutation causée par des catastrophes climatiques et des changements constants de réglementation, les entreprises canadiennes doivent composer avec de nouveaux risques liés à l’assurance.

Les clauses en petits caractères n’ont jamais été aussi importantes

Comme bon nombre d’autres secteurs d’activité, le secteur canadien de l’assurance est aux prises avec des risques sans précédent, qui vont des incidences des changements climatiques à la montée des taux de criminalité, en passant par une dynamique de marché en mutation et une réglementation changeante. Au moment où les assureurs, les organisations et les autorités tentent de retrouver leurs marques dans cette nouvelle ère, il est devenu essentiel de lire et de comprendre les clauses en petits caractères des contrats.

De plus en plus fréquents et coûteux, les phénomènes météorologiques extrêmes exercent d’immenses pressions sur le secteur de l’assurance. En effet, au cours de la dernière décennie, les pertes assurées découlant de catastrophes naturelles se sont élevées en moyenne à 2,2 M$ par année, un seuil trois fois plus élevé par rapport à la moyenne mobile sur 10 ans, selon le Bureau d’assurance du Canada. À lui seul, le feu de forêt à Jasper, en 2024, a causé des pertes assurées de 880 millions de dollars.

En réponse à cela, les assureurs révisent leurs modèles de risque, augmentent les primes pour les secteurs à risque élevé et resserrent les modalités des couvertures offertes. Les entreprises canadiennes doivent se préparer à une montée des coûts, à un accroissement de la surveillance et à la non-couverture de certains éléments.

Conditions de marché en mutation

Malgré les difficultés mentionnées ci-dessus, le marché de l’assurance continue de faire preuve de résilience. Selon CMB Insurance Brokers, la baisse de un pour cent des primes d’assurance commerciale enregistrée au troisième trimestre de 2024 est le signe d’une intensification de la concurrence entre assureurs. Cela dit, étant donné que les catastrophes telles que les feux de forêt à Jasper et en Colombie-Britannique font grimper le nombre de réclamations, plusieurs assureurs choisissent d’appliquer des processus de souscription et de sélection des risques plus stricts.

Les organismes de réglementation accentuent également leur surveillance. Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a indiqué que les taux d’intérêt élevés, l’instabilité des marchés et les risques climatiques figuraient au nombre de ses principales préoccupations pour 2024 et 2025. Les institutions financières, telles les banques, doivent maintenant envisager d’intégrer des évaluations des risques climatiques et de renforcer leur gestion du capital pour préserver leur résilience.

Étant donné que, collectivement, les catastrophes naturelles, les vols de voitures et la volatilité des marchés façonnent l’avenir de l’assurance au Canada, les parties prenantes doivent miser davantage sur l’innovation et la collaboration. Pour les assureurs, la gestion de ces défis passe par l’amélioration de la modélisation des risques, l’adoption de nouvelles technologies et la prise de mesures réglementaires proactives.

Pour les entreprises, cela signifie qu’il faut comprendre les risques et adopter des mesures préventives pouvant aider à en atténuer les incidences financières et à assurer un accès continu à une couverture d’assurance à prix abordable.

Risques à surveiller

Accroissement de la fréquence et de la gravité des catastrophes naturelles : la montée des dommages causés par les feux de forêt, les inondations et les orages violents se traduira par une hausse des réclamations.

Risques géopolitiques : les tensions politiques et les conflits à l’échelle mondiale créent des incertitudes qui ont des effets sur la stabilité des marchés et les stratégies de placement.

Inflation médicale : l’augmentation des coûts des soins de santé entraîne un accroissement des dépenses liées aux réclamations et pousse les assureurs de soins médicaux à revoir leurs primes et limites de couverture.

Risques liés aux biens : la hausse de la valeur des biens immobiliers et des coûts de construction, de concert avec des catastrophes naturelles plus fréquentes, augmente le nombre de réclamations, ainsi que la complexité et le coût des activités de souscription.

Verdicts de responsabilité : une augmentation des verdicts de responsabilité importants, influencée par l’inflation sociale, peut se traduire par une hausse du montant des règlements et des ajustements à la couverture pour l’assurance responsabilité.

Pour les assureurs

Cybermenaces : la hausse du nombre de cyberattaques, y compris les interruptions technologiques à l’échelle mondiale, pose de sérieux problèmes et force les assureurs à se préparer à une vague de réclamations et à réévaluer les normes de souscription.

Percées technologiques : l’IA et les innovations technologiques créent à la fois des possibilités et des défis; les outils numériques qu’utilisent les assureurs doivent continuellement évoluer pour que ces derniers demeurent concurrentiels.

Incertitude économique : les fluctuations des taux d’intérêt et de la conjoncture ont une incidence sur les rendements des placements ainsi que sur la stabilité financière globale des assureurs.

Acquisition et fidélisation des talents : le secteur de l’assurance éprouve des difficultés à attirer et à fidéliser des professionnels compétents, ce qui influe sur l’efficience opérationnelle et l’innovation.

Évolution de la réglementation : l’évolution de la réglementation pousse les assureurs à s’adapter rapidement pour remplir leurs obligations, à défaut de quoi ils seront aux prises avec des cas de non-conformité susceptibles d’entraîner des répercussions juridiques et financières.

Stratégies d’atténuation des risques :

  • Élaborer une évaluation des risques climatiques
  • Renforcer les mesures de cybersécurité
  • Surveiller l’environnement géopolitique
  • Mettre en place des mesures de contrôles des coûts des soins de santé
  • Réévaluer les pratiques de souscription pour les biens immobiliers
  • Identifier et traiter les expositions en matière de responsabilité
  • Assurer la conformité réglementaire
  • Investir dans les technologies avancées et la formation
  • Accroître la résilience financière par l’entremise de la diversification
  • Mettre en place des programmes pour attirer, former et fidéliser les employés compétents

Questions à se poser

  • Quels types de couvertures d’assurance sont essentielles pour votre organisation compte tenu de son secteur, de ses activités et de ses obligations légales?
  • À quelle fréquence votre organisation examine-t-elle et met-elle à jour ses polices d’assurance pour tenir compte des changements survenus dans ses activités, ses actifs ou son exposition aux risques?
  • Quelles stratégies sont en place pour réduire les réclamations éventuelles, comme la mise en œuvre de programmes de gestion des risques, de séances de formation à l’intention des employés ou de protocoles de sécurité?
  • De quelle façon votre organisation maintient-elle sa conformité avec les exigences des polices et les obligations réglementaires afin d’éviter les refus de couverture ou les pénalités?

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