camion de transport roulant sur une autoroute

Facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) Secteurs à fortes émissions et décarbonisation de notre économie

Facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) Secteurs à fortes émissions et décarbonisation de notre économie

Résumé
5 minutes de lecture

Les facteurs ESG figurent en bonne place parmi les préoccupations des gouvernements, des marchés financiers, des entreprises, des consommateurs et d’un grand nombre d’autres parties prenantes. Afin de ne pas se faire distancer, votre entreprise doit elle aussi se tenir informée des changements, des tendances et des grandes orientations en matière d’ESG.

La conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) qui s’est tenue à Glasgow semble avoir enclenché dans le monde une dynamique durable en faveur de la « carboneutralité » et de la « réduction à net zéro des émissions financées ». S’appuyant sur les objectifs établis dans le cadre de l’accord de Paris de 2015, les pays développés ont pris des engagements ambitieux : diminution de leurs rejets polluants; accompagnement des pays en voie de développement dans la réduction de leurs émissions; investissement dans le financement et la construction d’infrastructures vertes; et transition de l’économie pour ne plus dépendre des combustibles fossiles et adopter des solutions énergétiques plus propres.

Quelle est l’action engagée par le Canada?

Dans le sillage de l’Accord de Paris, le Canada a créé dès 2016 un document décrivant en détail les stratégies à adopter pour mieux gérer et atténuer les risques climatiques, et s’y adapter. Intitulé Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, ce plan vise à instaurer une économie propre et fait la part belle aux mesures de tarification du carbone. Dans son budget 2021, le gouvernement fédéral s’est engagé à encourager le leadership des sociétés d’État du Canada  sur le front climatique. Celles dont les actifs dépassent le milliard de dollars sont désormais tenues de communiquer tout renseignement important sur les risques climatiques. D’ici 2024, ce sera officiellement au tour des sociétés d’État de taille plus modeste de répondre à la même exigence. Cette obligation s’inscrira alors dans le cadre défini par le Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GTIFCC). Cette structure a été créée en vue de favoriser une communication uniforme des risques financiers liés au climat.

Ces nouvelles dispositions visant les sociétés d’État permettront au Canada d’honorer certains de ses engagements internationaux, mais pas tous. D’autres, pris notamment lors de la COP26, nécessiteront la mise en place de mesures plus strictes afin de stimuler le changement dans les secteurs public et privé – et ces mesures ne manqueront pas d’avoir des répercussions directes ou indirectes sur vos activités. Concrètement, lorsque votre entreprise souhaitera contracter un emprunt, les prêteurs pourraient lui demander certaines garanties en matière de durabilité, tout particulièrement en ce qui a trait aux enjeux et aux risques climatiques. Autre exemple : si vous transportez des marchandises pour le compte de vos clients, il y a fort à parier qu’ils aient déjà fixé certains objectifs ou attentes en ce sens – ou qu’ils ne tarderont pas à le faire. Ces nouvelles exigences se répercuteront en cascade sur la chaîne d’approvisionnement, et donc sur votre entreprise. Dans le pire des cas, ce sont vos recettes et vos activités qui pourraient en faire les frais.

Les problématiques environnementales, sociales et de gouvernance varient d’une industrie ou d’un secteur à l’autre. Il est essentiel que les clients, les fournisseurs et les autres parties prenantes élaborent des stratégies pour y répondre.

Vous exercez dans un secteur à fortes émissions : comment pouvons-nous travailler ensemble à la décarbonisation de notre économie?

Pour les entreprises, les facteurs environnementaux à prendre en compte sont nombreux : émissions de gaz à effet de serre, gestion des déchets, efficacité énergétique, pour ne nommer que ceux-là. À l’heure où les efforts se multiplient tous azimuts pour lutter contre le réchauffement de la planète, la réduction des émissions et la décarbonisation revêtent une importance croissante, tant pour l’environnement que pour la réputation de votre entreprise.

 Prenons l’exemple du secteur des transports.

  1. Émissions de carbone: Sous l’impulsion des divers engagements gouvernementaux, de nouvelles politiques publiques voient le jour. Des changements sur le plan de la surveillance réglementaire et sociale sont ainsi plus que jamais à l’ordre du jour. Il va donc devenir essentiel de faire le point sur vos émissions, afin de déterminer comment réduire votre empreinte carbone.
  2. Parc de véhicules et stratégie d’investissement : À mesure que la réglementation en matière d’émissions se durcira, les coûts d’exploitation du matériel plus ancien et les frais de non-conformité grimperont. Les petits exploitants qui n’ont pas les moyens de procéder aux mises à niveau nécessaires seront les premières victimes de ces hausses. Si vous envisagez de remplacer votre parc, il est nécessaire d’élaborer une stratégie adaptée. En effet, c’est l’investissement que vous réalisez qui conditionnera le succès futur de vos activités.
  3. Efficacité énergétique: Si la consommation de carburant représente un coût certain pour votre entreprise, elle constitue aussi un formidable levier pour maîtriser vos émissions. En cherchant à la réduire, vous améliorerez directement vos résultats et ferez preuve d’engagement à limiter les rejets polluants de vos véhicules. De nombreuses possibilités s’offrent à vous pour diminuer vos coûts : choix de moteurs plus efficaces, mise en place de contrôles par la direction, adoption de nouvelles habitudes d’exploitation, etc.
  4. Recyclage : Votre entreprise se doit de définir une stratégie efficace et d’encadrer – tout au moins – le recyclage des batteries, des liquides et des pneus par le personnel. Ces initiatives permettront non seulement de garantir la bonne marche de vos activités, mais aussi de réduire votre empreinte carbone.
  5. Ravitaillement en carburant : Si votre entreprise possède ses propres réservoirs à carburant, des risques existent et varient selon leur emplacement et vos protocoles de ravitaillement. Il est par exemple nécessaire de mettre en place un plan adapté pour prévenir et atténuer les risques de déversement et de contamination. Ce sont les mesures que vous choisirez d’instaurer ou pas qui scelleront la qualité de votre performance en matière d’ESG.
  6. Stratégies de compensation : Vous avez l’habitude de manier les critères ESG et avez déjà dressé un bilan de vos émissions? Alors, pourquoi ne pas envisager de compenser le reste de votre empreinte carbone? La compensation permet aux entreprises d’investir dans des projets environnementaux en vue d’équilibrer leur propre bilan carbone. Ces projets peuvent viser à réduire vos futures émissions, à déployer des technologies propres au sein de votre entreprise ou à compenser les conséquences environnementales de vos activités en achetant des crédits carbone au moyen de pratiques forestières de séquestration du carbone.

Des relations solides avec le personnel, les milieux de vie et les gouvernements

Le volet social des critères ESG englobe un éventail de questions, comme  le respect des droits de la personne, des normes du travail dans la chaîne d’approvisionnement, des règles de santé et sécurité au travail, etc. Dans ce domaine, votre stratégie aura une portée d’autant plus large que votre entreprise est bien intégrée dans son milieu, puisqu’elle jouira ainsi de l’acceptation sociale.

Voici quelques-uns des aspects sur lesquels votre entreprise peut travailler.

  1. Santé et sécurité du personnel : La question de l’acceptabilité sociale est indissociable de la façon dont vous traitez vos employés – formation continue adéquate, mise à disposition d’outils adaptés, communications sur la santé et la sécurité au travail, culture de la sécurité instillée par la direction, incitation des chauffeurs à respecter les limites de vitesse, installation de caméras dirigées vers l’avant afin de disculper les conducteurs en cas d’incident… Vos politiques, vos procédures et vos processus refléteront aussi bien votre sensibilité aux problématiques ESG que vos lacunes à ce chapitre.
  2. Relations avec la collectivité: Voilà un aspect a priori simple, mais souvent négligé. Il est pourtant essentiel de bien comprendre la communauté dans laquelle vous travaillez pour pouvoir adapter vos pratiques à ses attentes. Il deviendra d’ailleurs de plus en plus important de solliciter son avis sur votre mode de fonctionnement. Afin d’obtenir son appui, il convient de fonder votre approche non plus sur le « droit inaliénable d’exploiter une entreprise », mais sur la « quête de l’acceptabilité sociale ». Avant toute chose, il vous faudra élaborer une stratégie d’engagement communautaire. Dressez la liste des principales parties prenantes dans votre milieu et impliquez-vous à leurs côtés.
  3. Roulement du personnel : Il est capital de comprendre les tendances de fond, notamment le roulement du personnel. La dimension sociale des critères ESG repose en grande partie sur le traitement que réservent les entreprises à leurs employés. Les sociétés dotées de stratégies ESG solides parviennent à attirer et à retenir du personnel qualifié grâce à leurs conditions de travail attrayantes. Comment devenir un employeur de choix? C’est en connaissant vos lacunes et en instaurant en amont une stratégie pour les combler que vous réussirez à réduire sensiblement le temps d’immobilisation.

Des normes et politiques reconnues

La gouvernance fait référence à un ensemble de règles ou de principes qui définissent les droits, les responsabilités et les attentes unissant les différentes parties prenantes au processus de gestion d’une entreprise. Un système de gouvernance à la fois clair et précis peut non seulement équilibrer ou harmoniser les intérêts des parties prenantes, mais aussi soutenir la stratégie à long terme d’une entreprise.

  1. Comportement éthique: La notion de comportement éthique doit faire partie intégrante des principes mêmes de votre entreprise et de ses activités courantes, sous l’impulsion conjuguée des propriétaires, de la direction et du personnel. Elle constituera ainsi la pierre angulaire de votre culture. La perception de votre positionnement éthique à l’externe influera directement sur vos relations d’affaires et sur l’image de votre entreprise auprès des investisseurs socialement responsables. L’intégrité est-elle une des valeurs fondamentales qui régissent votre entreprise et vos activités?
  2. Diversité et inclusion: Une entreprise se doit d’articuler sa mission, ses stratégies et ses pratiques autour de ces deux axes. Un employeur qui favorise la diversité au travail peut alors en tirer le meilleur parti, afin d’en faire un avantage concurrentiel. La diversité concerne la composition de votre personnel, tandis que l’inclusion est une facette de votre culture qui permet à la diversité de s’épanouir.
  3. Coordination avec votre clientèle : En connaissant les engagements et les objectifs de votre clientèle et en sachant comment les différentes parties prenantes les mesurent, c’est vous et tout le reste de la chaîne d’approvisionnement qui parviendrez à tirer votre épingle du jeu.

Votre plan d’action en matière d’ESG

Il est urgent que la haute direction s’empare du sujet et entame des discussions. Les initiatives en faveur de la durabilité ne profitent pas uniquement à l’être humain et à la planète; elles s’avèrent aussi lucratives pour les entreprises. Et les avantages ne manquent pas : gain d’efficience, réduction des coûts d’exploitation et de financement, stimulation de l’innovation et de la croissance, renforcement de la résilience, renforcement de la réputation et des relations avec la clientèle… Pour bénéficier elle aussi de ces bienfaits, votre entreprise doit traiter la question de la durabilité de façon stratégique, puis l’intégrer pleinement à sa culture et à ses pratiques fondamentales. Les commentaires de vos employés et des diverses parties prenantes seront eux aussi fort utiles pour vous guider dans votre démarche d’amélioration continue.

Afin d’élaborer votre stratégie ESG, commencez par déterminer les principales problématiques à aborder, en vous inspirant notamment des suggestions faites dans cet article. Examinez vos performances actuelles, fixez-vous des objectifs, puis créez des plans d’action stratégiques qui établiront clairement les moyens à votre disposition pour les atteindre. Pour éviter d’être à la traîne, votre entreprise doit se tenir informée des changements, des tendances et des grandes orientations en matière d’ESG.

D’ailleurs, les sociétés les plus avant-gardistes n’hésitent pas à annoncer publiquement leurs principaux objectifs et les initiatives qu’elles mettent en place pour les honorer. Ainsi, elles parviennent à focaliser l’attention de la haute direction sur ces questions, à mobiliser les ressources nécessaires, à stimuler les efforts à l’interne et à rassurer les prêteurs, les bailleurs de fonds, la clientèle, le personnel et les autres parties prenantes, en affirmant clairement leur volonté de mettre en œuvre des changements positifs. Pour vous aussi, il est temps de sauter le pas.

Contactez-nous

Edward Olson
Leader, régional et ESG
250-763-8919
[email protected]

Mary Larson
Leader, Consultation en renouvellement organisationnel
514-228-7905
[email protected].

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