Quelles mesures préventives avez-vous mises en place pour empêcher une première fraude financière ou des récidives? Un sondage mené par MNP montre que les entreprises québécoises ont été ciblées à trois reprises en moyenne. Plus inquiétant encore, 15 % des répondants fraudés affirment avoir été dupé au moins cinq fois. Les dirigeants d’entreprise sont également nombreux à ignorer les effets de la conjoncture économique sur les risques de fraude et à ignorer si leur organisation a déjà été ciblée, bien que 10 % des répondants soupçonnent que ce soit le cas.
Nous allons aborder dans cet article trois des plus surprenantes conclusions du sondage et explorer des mesures pour atténuer les risques de fraude attribuables à la conjoncture économique. Nous allons aussi nous pencher sur les moyens à déployer si l’on soupçonne que son entreprise a été la cible d’un acte frauduleux et pour éviter d’en être de nouveau la victime.
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Lacunes des entreprises
MNP a récemment mené un sondage auprès de dirigeants d’entreprises québécoises dans le but de connaître le décalage entre leurs perceptions du risque de fraude et la réalité. Les conclusions révèlent plusieurs domaines où le travail de prévention n’est pas suffisant. Voici quelques-unes des conclusions les plus préoccupantes du sondage.
Conjoncture économique
Une proportion de 60 % des répondants ne croit pas que la conjoncture ait modifié ou atténué le risque de fraude financière. Or, il est exacerbé par une diversité de facteurs économiques.
L’inflation et les taux d’intérêt élevés incitent aux actes frauduleux tandis que les perturbations économiques, telles que les droits de douane, créent de nouvelles possibilités de fraude. S’il y a pénurie de main-d’œuvre, les entreprises qui souhaitent procéder à des embauches vont souvent dans ce contexte omettre certaines mesures de prévention essentielles, comme la vérification des antécédents.
Incertitude quant à l’existence d’une fraude
Une proportion de 10 % des répondants avoue ne pas savoir si leur entreprise a été fraudée. Un autre 13 % ignore si leur entreprise a subi les effets d’une fraude financière, mais soupçonne en avoir déjà été la cible ou l’être en ce moment.
Autrement dit, un fraudeur est peut-être encore à l’œuvre dans ces entreprises, et plus une fraude dure longtemps, plus les pertes financières seront importantes. Selon le Report to the Nations 2024 publié par l’Association of Certified Fraud Examiners (ACFE), les fraudes découvertes dans les six premiers mois ont entraîné une perte médiane de 30 000 $ US. Dans les cas où les fraudeurs ont sévi pendant deux à trois ans, la perte médiane se chiffre à 250 000 $ US.
Fraude à répétition
Parmi les répondants qui ont été fraudés, une proportion de 15 % affirme avoir été la victime d’un acte frauduleux au moins cinq fois. D’après l’ACFE, la perte médiane imputable aux fraudes se chiffrait à 145 000 $ US par cas. Une entreprise ciblée à plusieurs reprises verra donc sa situation financière se dégrader de façon appréciable. Ces actes répétés indiquent que, dans bon nombre de cas, aucune mesure préventive efficace n’a été mise en œuvre après un premier incident.
Mesures de prévention
Les conclusions que l’on tire du sondage sont inquiétantes : il est impératif de passer à l’action pour prévenir la fraude en entreprise. Voici donc quatre recommandations pour vous mettre sur la bonne voie.
Atténuer le risque économique
La conjoncture économique peut créer des occasions de fraude et des incitatifs à la commettre. Pendant les périodes de perturbation, bon nombre de dirigeants d’entreprise concentrent leur attention sur les problèmes immédiats, comme pallier une pénurie de main-d’œuvre.
Or, il faut tout de même être attentif aux indices de fraude, comme des employés qui ne prennent jamais de vacances ou qui entretiennent des liens inhabituellement étroits avec des fournisseurs ou des clients. Il est également essentiel de vérifier les antécédents des candidats à l’embauche. Une autre étude de MNP montre en effet que 16 % des fraudeurs qui occupaient un poste de confiance n’en étaient pas à leur premier méfait, ce qu’une vérification des antécédents aurait pu révéler.
Passer à l’action immédiatement
Il est essentiel de réagir rapidement à tout soupçon de fraude. Plus de 10 % des répondants présument que leur entreprise a été la cible d’un acte frauduleux, sans en avoir la certitude. Or, un fraudeur qui continue discrètement de sévir va occasionner de plus en plus de pertes financières.
Des conseillers externes peuvent mener une enquête et vous aider à déterminer si une fraude a été perpétrée. Ils peuvent aussi contribuer à l’élaboration d’un plan antifraude, faire une évaluation des risques de fraude et donner des formations pertinentes qui permettront à une entreprise de vite faire le nécessaire si un acte frauduleux est soupçonné.
Mettre en place des mesures plus strictes
Les participants au sondage ont affirmé que leur entreprise avait été en moyenne la cible d’une fraude financière à trois reprises. Plus inquiétant encore, 15 % des répondants fraudés ont été dupé au moins cinq fois, ce qui montre l’absence de mesures appropriées pour empêcher toute récidive.
Selon notre sondage, une fois la fraude découverte, les mesures les plus courantes sont les congédiements, les plaintes à la police et les poursuites. Or, leur effet dissuasif perdra en efficacité si on ne les accompagne pas de formations supplémentaires ou d’une nouvelle évaluation des risques pour renforcer le dispositif de prévention en place. Il faut aussi considérer la mise en place d’un système de signalement : non seulement donne-t-il aux employés un canal pour exprimer leurs préoccupations, mais il envoie également de la part de la direction un message de tolérance zéro.
Prochaines étapes
Prévenir les pertes financières et les atteintes à la réputation passe par la prise d’action immédiate, dès l’apparition des signaux d’alerte. En cas d’irrégularités, de signes inquiétants ou de soupçons d’abus, un juricomptable peut vous aider à déterminer si une fraude a été commise.
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