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Qu’est-ce qu’une entreprise sociale, et comment mon organisation peut-elle profiter de ce modèle?

Qu’est-ce qu’une entreprise sociale, et comment mon organisation peut-elle profiter de ce modèle?

Résumé
8 minutes de lecture

La montée de l’entreprise sociale amène les organisations à revoir leur modèle d’exploitation et à déterminer de quelle façon l’adoption de certains aspects de l’entreprise 2.0 pourrait être profitable non seulement pour leurs activités, mais aussi pour leurs employés et leur communauté.

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Bien que les entreprises sociales continuent d’évoluer et de se redéfinir, elles ont des caractéristiques en commun. Une entreprise sociale est une organisation générant des revenus qui peut être à but lucratif ou non. Elle a deux buts : atteindre des objectifs sociaux, culturels, communautaires, économiques ou environnementaux et générer des revenus.

À l’instar d’une entreprise régulière, l’entreprise sociale gère son exploitation et tire profit du pouvoir du marché pour rediriger les surplus financiers vers ces objectifs.

Certaines organisations sont purement sociales, existant exclusivement pour atteindre des objectifs sociaux par l’entremise de leurs activités principales. En voici des exemples :

  • ACCAvenir est une entreprise sociale offrant un large éventail de financement et de services de renforcement des capacités aux communautés d’affaires de la région de Cornwall, en Ontario. Elle offre notamment un programme de partenariat axé sur les Autochtones qui jumelle des partenaires autochtones et non autochtones pour renforcer l’économie.
  • Vancity Community Investment Bank a comme mission d’offrir des solutions financières aux projets canadiens conçus pour favoriser le changement social, économique et environnemental tout en restant profitable et en récompensant ses déposants. Les projets de Vancity, qui est établie à Vancouver, en Colombie-Britannique, comprennent de tout, des projets de construction qui encouragent les communautés durables et abordables au financement de projets de technologie d’énergie propre.
  • Hackney Community Transport est une entreprise prospère de transport par autobus établie à Londres, en Angleterre. D’abord formée de groupes communautaires rassemblant leurs ressources de transport, elle s’est heurtée aux défis d’exploitation sous un modèle de financement par subvention. L’entreprise s’est alors réinventée et a commencé à soumissionner pour des contrats de transport commercial. Cela lui a permis de réinvestir ses profits dans des services de transport à vocation sociale tout en formant des membres de groupes défavorisés à devenir chauffeurs, mécaniciens et assistants pour les passagers.
  • TAS est une entreprise canadienne de développement vouée aux projets de développement immobilier qui satisfont des facteurs sociaux, culturels, économiques et environnementaux ayant une incidence sur les voisinages et les communautés. Parmi les projets de TAS, on retrouve le développement de logements ou d’espaces commerciaux à loyer modique pour bâtir le capital social et favoriser la croissance de voisinages durables. L’entreprise reste propriétaire et gestionnaire de ces projets pour s’assurer que les standards sociaux sont respectés.
  • Kiva est une entreprise sociale sans but lucratif basée à San Francisco, en Californie, qui distribue les fonds provenant de subventions, de prêts et de dons à des petites institutions de financement, à des entreprises à vocation sociale, à des écoles et à des organismes sans but lucratif partout dans le monde. Ces dons sont ensuite prêtés à des entrepreneurs provenant de communautés mal servies sur le plan des services financiers dans le but de les aider à prospérer.

Il y a aussi une myriade d’entreprises sociales hybrides

Améliorer la vocation sociale de son entreprise n’est pas du tout ou rien. Certaines organisations redéfinissent leurs activités principales afin de refléter une plus grande intention et d’être reconnues pour leurs objectifs sociaux. D’autres réorientent une partie de leur attention vers ces défis de façon fondamentale afin d’encourager des résultats mutuellement avantageux pour leurs communautés. Voici quelques exemples d’entreprises sociales hybrides :

  • Calgary Housing Company a transformé son exploitation en s’éloignant des modèles municipaux traditionnels de logements à loyer modique pour contribuer à la promotion de communautés à revenus mixtes prospères et robustes. En adoptant à la fois des pratiques de société fermée et d’entreprise sociale, l’organisation albertaine s’est investie d’une importante mission de bâtir des communautés autosuffisantes tout en améliorant sa propre durabilité économique.
  • Highline Mushrooms, le plus grand cultivateur de champignons indépendant au Canada, a pris l’initiative en 2010 de réformer sa vision afin d’intégrer la durabilité dans la structure de son exploitation. Cette entreprise de Crossfield, en Alberta a radicalement diminué son utilisation d’eau, a réduit de plus de 80 % ses déchets envoyés aux dépotoirs, a repensé son emballage pour en réduire l’impact environnemental et a développé de nouvelles méthodes efficaces de culture de champignons. Ces efforts vont au-delà de l’aspect pratique puisqu’ils favorisent une prise de conscience environnementale dans la communauté élargie.
  • Danone dépend des produits laitiers, son ingrédient principal. Il y a 10 ans, cette entreprise parisienne a commencé à examiner le bien-être de ses fournisseurs, se concentrant sur la santé, l’éducation et le soutien des fermiers à faible revenu ainsi que sur le développement des communautés. Cela s’est traduit par une augmentation de la résilience et de la fiabilité d’une chaîne d’approvisionnement en produits laitiers socialement stable et sûre, ainsi que par la prospérité des fermiers et de leurs communautés.

De nombreuses organisations ont déjà les ressources, compétences et aptitudes commerciales pour générer des revenus qui contribueront à la résolution de problèmes sociaux, qui sont souvent liés à leurs activités principales.

De plus, les dirigeants d’entreprise trouvent que bon nombre des décisions qu’ils prennent chaque jour les poussent à évaluer leurs répercussions profondes sur les clients, l’organisation, ses voisins, son industrie et sa communauté. En fait, ils découvrent que les problèmes auxquels font face leurs organisations reflètent la complexité des problèmes de la société dans son ensemble.

Le désir de vouloir devenir une entreprise sociale découle souvent de la réalisation que les défis de la société et ceux de l’organisation se croisent. En répondant aux besoins de la société et en contribuant à l’amélioration de l’environnement dans lequel ils évoluent, les dirigeants reconnaissent que leur entreprise et la société ne font qu’un.

Il ne s’agit pas seulement de transformer les sociétés à but lucratif en entreprises sociales ni d’aider les organismes sans but lucratif à trouver des sources de revenus pour financer leurs activités. Les sociétés fermées et les entreprises sociales, comme les administrations municipales et les organismes sans but lucratif, peuvent apprendre les unes des autres et se développer de façons compatibles et significatives. En profitant de leurs expériences mutuelles, elles peuvent innover et participer à la résolution d’importants problèmes.

La plupart des organisations cherchent à être bénéfiques, à promouvoir le bien-être de leurs parties prenantes ou à soutenir des organismes caritatifs. Bien qu’elles aient une incidence positive, ces activités ne font pas qu’une entreprise est sociale.

Répondez à cette question simple pour déterminer si votre organisation est une entreprise sociale : votre objectif et votre approche d’entreprise sociale sont-ils essentiels à votre organisation ou lui sont-ils simplement utiles? S’ils sont simplement utiles, ils représentent une bonne action. S’ils sont essentiels, ils peuvent être cultivés pour ouvrir la porte à encore plus d’avantages et d’abondance pour l’organisation.

Cette question n’est pas égoïste, car le modèle d’entreprise sociale est conçu pour être avantageux pour tous. Par exemple, l’adoption de stratégies sociales peut inspirer les employés, qui sentiront qu’ils jouent un rôle dans la résolution d’importants problèmes sociaux, favorisant ainsi leur satisfaction au travail et le taux de rétention de l’entreprise.

Au-delà de leur chèque de paie, beaucoup d’employés recherchent une mission. Ils souhaitent que l’intention de leur employeur donne un sens à leur emploi. Un sondage de Prudential réalisé auprès de travailleurs des États-Unis a révélé que 34 % des millénariaux prévoient de chercher un nouvel emploi, et que beaucoup affirment que leur insatisfaction à l’égard de la culture d’entreprise est à l’origine de cette recherche. Il est raisonnable d’imaginer que les taux sont semblables au Canada.

Les stratégies d’entreprise sociale peuvent également améliorer la créativité et l’autonomie des membres de l’organisation. En cherchant des solutions à des défis sociaux, les employés se sentent encouragés d’innover. Le niveau de créativité et d’énergie, ainsi que l’esprit innovateur des employés peuvent créer de belles surprises au sein d’organisations qui adoptent en tout ou en partie les stratégies d’une entreprise sociale.

Voici d’autres avantages d’une telle approche :

  • Avoir une véritable influence sur les problèmes de société;
  • Développer un sentiment de communauté avec les autres membres de l’organisation en poursuivant une mission sociale;
  • Favoriser des synergies et des partenariats avec des organisations externes qui poursuivent les mêmes objectifs sociaux ou résoudre différents aspects du même problème social;
  • Créer de nouvelles sources de revenus en impartissant un service d’entreprise sociale à d’autres organisations;
  • Appuyer une entreprise dans son exploitation efficace, notamment en déterminant les sources de gaspillage de matériel ou d’énergie dans le but d’atteindre des objectifs environnementaux;
  • Renforcer la relation entre l’organisation et les clients qu’elle sert;
  • Susciter la bienveillance commerciale, améliorer l’avantage concurrentiel et favoriser la fidélité à la marque ou la promotion de celle-ci;
  • Démontrer un engagement aux normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG);
  • Développer des relations mutuellement avantageuses avec les intervenants du même écosystème, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’organisation; 
  • Si votre organisme est déjà caritatif ou s’il dépend de dons ou de subventions pour atteindre ses objectifs sociaux, la conversion à un modèle sans but lucratif générant des revenus dans son domaine d’expertise peut le rendre moins dépendant du financement externe et plus robuste.

La résolution des problèmes de société peut représenter un défi plus complexe que celle d’un problème commercial. Ce dernier peut souvent être réglé définitivement et significativement, tandis qu’un problème de société peut durer toute une vie ou ne jamais être totalement résolu, et ce n’est pas grave. Les avantages pour l’organisation proviennent autant de la recherche continue de solutions que de la résolution elle-même, et l’objectif en soi peut évoluer à mesure que l’entreprise continue d’apprendre, de régler des problèmes et de définir clairement sa raison d’être et sa façon de servir la communauté.

Adoption de stratégies éprouvées utilisées par les entreprises sociales

Plutôt qu’une intention ou une vision, une entreprise sociale cherche à se doter d’une mission, soit une solution à un problème, et vise à améliorer le monde ou la communauté dans laquelle le problème survient. Une organisation peut décider des moyens d’y arriver de différentes façons, et une tierce partie peut les aider à les trouver.

Voici quelques-unes des façons dont une entreprise peut viser à améliorer son aspect social.

1. Se concentrer sur sa mission :

Les organisations ne peuvent exister sans mission précise, du moins pas à long terme. Les consultants peuvent épauler les dirigeants d’entreprise dans la détermination ou la précision de la mission véritable de l’organisation, dans la définition de la raison d’être de l’organisation, dans l’explication de la façon de mener les affaires et dans ce que l’organisation aspire à devenir. Tout au long de ce processus, les dirigeants peuvent trouver les objectifs qui sont compatibles avec la mission de l’entreprise.

2. Développer une stratégie ESG :

Une stratégie environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) compatible peut avoir une incidence importante sur le rendement opérationnel et financier, en plus de permettre de mieux déterminer les priorités de l’entreprise (y compris sa mission sociale) ainsi que d’acquérir les compétences et de tracer une feuille de route pour relever ces défis.

3. Transformer la culture :

Il est essentiel de veiller à ce que vous développiez la bonne culture organisationnelle pour assurer le succès de votre entreprise. À l’aide de sondages et d’outils de conception de pointe, les conseillers peuvent contribuer à évaluer et à façonner la culture unique qui démarque votre organisation des autres et à déterminer une mission sociale.

4. Planification stratégique et commerciale :

Dans le cas d’un organisme caritatif ou sans but lucratif ayant déjà défini une mission, une analyse du modèle d’exploitation peut déterminer de potentielles sources de revenus compatibles avec une mission sociale qui fortifiera l’organisation et améliorera sa capacité à la remplir. Une entreprise à but lucratif voudra peut-être acquérir une entreprise sociale existante qui permettra aux deux organisations d’en faire plus ou créer une subvention destinée aux entreprises sociales. La transformation en entreprise sociale exige une planification d’affaires solide.

Les dirigeants d’une entreprise déjà prospère se posent souvent cette question : « Comment nous assurer de poursuivre notre vocation d’entreprise sociale et de continuer à nous distinguer de nos concurrents, malgré notre réussite? »

Un tiers peut veiller à ce que l’entreprise sociale garde le cap. Prenons comme exemple une entreprise de distribution de musique dont la mission consiste à s’assurer que les artistes reçoivent une juste compensation pour leur œuvre. Partant de ce modèle, l’organisation a grandi de façon considérable et a très bien réussi sur le plan financier.

Cependant, une fois le seuil de 100 employés atteint, elle a dû relever le défi de faire croître sa structure et ses pratiques de gestion tout en conservant une culture et une expérience interne semblable à ses styles de direction et de gestion, et éviter de prendre le virage « institutionnel ». Il existe des façons créatives d’apaiser ces inquiétudes grâce à des moyens novateurs de gestion, d’organisation, de stratégie et de culture commerciales, dont la plupart peuvent être inspirés d’autres entreprises sociales.

La mission d’une entreprise sociale doit provenir de l’intérieur. Un expert externe peut aider à cerner, préciser et faire respecter cette mission pour un meilleur déploiement des ressources de l’organisation et l’atteinte des objectifs fixés.

Len Nanjad est un associé de l’équipe Consultation de MNP à Calgary et se concentre sur le renouvellement organisationnel. Il trouve des solutions avant-gardistes et novatrices pour repenser les organisations des secteurs public et privé afin de favoriser leur croissance rapide. Consultant certifié en gestion (CMC), il détient une maîtrise en stratégie de capital humain (MHCS).

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